Thomas de Quincey

Thomas de Quincey (Manchester, 15 août 1785 – Édimbourg, 8 décembre 1859) est un journaliste, critique et écrivain britannique de la période romantique.

Biographie

Thomas de Quincey a lui-même écrit son autobiographie en trois parties, Confessions of an English Opium-Eater (1821, parfois traduit par Confessions d’un mangeur d’opium anglais ou Confessions d’un mangeur d’opium anglais), sa suite, Suspiria de profundis (1845), et Autobiographical Notes (1853).

Fils d’un riche commerçant, il reçoit une éducation très soignée auprès de précepteurs privés et dans les écoles de Bath et de Winkfield, et termine ses études secondaires à Manchester. L’administrateur de l’importante fortune de ses parents l’éduque de manière si stricte qu’il lui fait traduire les titres de la presse quotidienne en grec. À 17 ans, il s’enfuit finalement au Pays de Galles et de là à Londres ; dans la capitale, il survit dans un palais vide grâce à la sollicitude d’une prostituée généreuse et angélique, Ann, qu’il n’a jamais pu trouver, une fois adulte, pour la remercier de ses attentions. Plus tard, il se réconcilie avec sa famille et étudie au Worcester College, à Oxford. C’est là qu’il devint dépendant de l’opium en 1804, alors qu’il était étudiant au Worcester College ; il l’utilisa d’abord pour remédier aux douleurs aiguës d’une névralgie dont il souffrait, puis augmenta progressivement la dose.
Après avoir quitté Oxford sans diplôme, il devient un ami proche de Coleridge, qu’il rencontre à Bath en 1807 ; en 1809, il s’installe dans la région des lacs, à Grasmere, où Coleridge le fait entrer dans le cercle littéraire des poètes dits lakistes : Samuel Taylor Coleridge, William Wordsworth et Robert Southey. De Quincey édite la Westmorland Gazette et, en 1817, il épouse Margaret Simpson, une fille de fermier avec laquelle il a déjà eu un enfant et qui lui en donnera sept autres. Ayant épuisé sa fortune privée, il commence à gagner sa vie en tant que journaliste et se voit confier la rédaction d’un journal conservateur local, The Westmoreland Gazette.

Pendant les trente années qui suivent, il subvient aux besoins de sa famille en publiant des histoires, des articles et des critiques, principalement à Édimbourg. Au début des années 1820, De Quincey s’installe à Londres, où il collabore au London Magazine et au Blackwoods. En 1820, il écrit ses très célèbres mémoires, Confessions of an English Opium-Eater (1821), un récit saisissant de son enfance et de son propre combat contre le démon de l’opium. Il vit à Édimbourg pendant douze ans (1828-1840). En 1841 et 1843, il se cache de ses créanciers à Glasgow. De 1853 à sa mort, De Quincey travaille à Selections Grave and Gay, From the Writings, Published and Unpublished.

Travail

Le style de Thomas de Quincey est original pour l’époque ; sa fantaisie subvertit systématiquement la logique et le bon sens de la bourgeoisie britannique ; il cherche dans l’expérimentation des drogues une échappatoire à l’ennui d’une intelligence douée, mais il en devient plus tard la victime, ayant du mal à s’en défaire ; ses expériences à cet égard se trouvent dans les Confessions d’un mangeur d’opium anglais, parues dans le London Magazine (1821). Outre une grande culture de base gréco-latine, il possédait une sensibilité artistique aiguë et s’est révélé un critique compétent non seulement de la littérature, mais aussi de la société anglaise en général. Son influence sur Edgar Allan Poe, Charles Baudelaire, Jorge Luis Borges et l’esthétique du décadentisme en général a été immense.

Bien qu’il ait écrit une œuvre abondante, il n’a publié que quelques livres et a connu des difficultés financières constantes. La plupart de ses travaux ont été dispersés dans les journaux où il travaillait. Il écrit également des études sur des philosophes allemands tels que Kant (vingt-trois ans après la mort du philosophe allemand, il publie dans le Blackwood’s Magazine le texte « The Last Days of Immanuel Kant », 1827), Gotthold Ephraim Lessing, Jean Paul… Outre ses nombreuses contributions à des revues et journaux, il est célèbre pour des essais tels que The Knockings at the Door in Macbeth, brillant morceau de critique shakespearienne, Murder Considered as one of the Fine Arts (1827), Suspiria de Profundis (1845, suite des Confessions), Jeanne d’Arc (1847), The English Mail Coach (1849) et Autobiographical Notes (1853).
De 1853 à sa mort, De Quincey a continué à travailler, quoique de façon minimale, à l’édition de ses œuvres complètes, sous le titre Selections Grave and Gay, From the Writings, Published and Unpublished (Sélections graves et gaies, tirées des écrits publiés et non publiés).

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