Timbre-poste de la deuxième République espagnole

Un timbre-poste, une pièce de monnaie en carton, un billet de banque en carton ou une pièce de monnaie en carton était un moyen de paiement constitué d’un disque de ce matériau, d’un diamètre d’environ 35 millimètres et d’un poids d’environ 0,5 gramme, émis « à titre transitoire » par le gouvernement de la Seconde République espagnole par arrêté ministériel pris à Barcelone le 24 février 1938 et fourni gratuitement par la Fábrica Nacional de Moneda y Timbre pour tenter de pallier la pénurie progressive de métal (principalement d’argent et de cuivre) inhérente aux dernières phases de la guerre civile espagnole, et est donc souvent considéré par les spécialistes comme une « pièce de nécessité » ou une « pièce d’urgence ». Le revers (brun-rouge) portait les armoiries nationales républicaines, tandis que l’avers (brun) était laissé libre pour permettre l’apposition ultérieure d’un timbre mobile ou d’un timbre-poste, qui déterminait sa valeur faciale, comprise entre 1 cent et 1,50 pesetas.

Histoire

L’arrêté susmentionné, publié le lendemain (25 février) dans la Gazette de la République, stipulait :

L’importance de la nouvelle est telle que même des journaux étrangers comme le Diario de la Marina ( » le plus ancien journal de Cuba « ) rendent compte de l’introduction des nouveaux  » billets de banque en carton  » :

En Espagne, la presse « nationaliste » a condamné l’émission dans les termes suivants :
Ils ont été imprimés à la Fábrica Nacional de Moneda y Timbre de Aspe (Alicante), connue sous le nom de « Factoría D », et malgré leur caractère initialement « transitoire », ils n’ont été retirés de la circulation qu’à la fin de la guerre civile, pour être précis, jusqu’au 15 juillet 1939 (selon le décret du 9 juin), c’est-à-dire en même temps que la collecte de tout le « papier-monnaie mis en circulation par l’ennemi », car, compte tenu de l’évolution du conflit, il n’était pas possible d’établir un moyen de paiement alternatif qui les rendrait inutilisables.

Législation

Parmi les différentes dispositions légales relatives à la pénurie de monnaie fractionnée et, enfin, à la mise en circulation de la pièce de timbre comme moyen de paiement provisoire, « en attendant sa frappe », il convient de mentionner les suivantes :

Pièces émises et contrefaçons

Une estimation approximative du volume des pièces en circulation (à la fin de 1938, « plus de trois millions ») et, parmi celles-ci, du pourcentage qui peut être considéré comme légitime, est encore à l’étude, en grande partie à cause de l’instabilité de l’époque à laquelle elles ont été émises et du fait que l’on a détecté des cartes de l’époque sur lesquelles, à une date ultérieure, le timbre mobile a été apposé, Il en va de même pour une longue série de prétendues émissions locales (dont la plupart sont datées de 1937, c’est-à-dire avant la publication de l’arrêté de février 1938), qui n’ont presque certainement rien à voir avec les émissions authentiques.
La pièce en carton est identifiée par le fait qu’elle porte au verso les armoiries espagnoles et au verso un timbre indiquant sa valeur, bien qu’il existe des variantes avec des dessins différents, car il s’agit de séries dépendant de la communauté autonome. Par exemple, la communauté de Madrid avait une série dédiée à la tauromachie dans différentes municipalités, les plus remarquables étant celles d’Alcalá de Henares qui ont plusieurs motifs de Don Quichotte, dans d’autres communautés, il y avait d’autres motifs.

Elles sont généralement classées dans les groupes suivants :

Comme le montrent les cartons connus à ce jour, des timbres mobiles spéciaux et des timbres-poste ont été utilisés, dont les valeurs faciales allaient de 1 cent à 1,50 pesetas, émis par la Fábrica Nacional de Moneda y Timbre à partir de 1931.

25 cts. Lilas.

10 cts. brun.



15 cts rouge.

En ce qui concerne les personnages qui y figurent, il convient de mentionner Blasco Ibáñez (2 et 5 cents), Pi y Margall (5 et 20), Joaquín Costa ou Mariana Pineda (10), Concepción Arenal ou Nicolás Salmerón (15), Ruiz Zorrilla (25), Pablo Iglesias (25, 30 et 45), Lope de Vega, Jovellanos ou Ramón y Cajal (30 et 50), Emilio Castelar (40 et 60), la célèbre tête féminine coiffée d’un bonnet phrygien, semblable à la Marianne française, symbole par excellence du système de gouvernement républicain (40, 45, 50 et 60), la curieuse série à l’effigie d’Alphonse XIII (surchargée des légendes « República » ou « República Española »), etc.

5 cts Blasco Ibáñez. Brun foncé.

25 cts Ruiz Zorrilla.
45 cts Allégorie de la République. Rouge.



Catalogue

Selon Miró Agulló, il est même possible qu’à un moment donné, ces autres aient été utilisés :

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