Un orfèvre dans son atelier

Un orfèvre dans son atelier, peut-être Saint Eligius est une huile sur panneau peinte par Petrus Christus. Elle date de 1449 et mesure 100,1 cm de haut et 85,8 cm de large. Elle est conservée au Metropolitan Museum of Art de New York. Il s’agit d’une des œuvres les plus remarquables de la période de la pré-Renaissance en Europe du Nord.

Il s’agit d’un panneau représentant un orfèvre qui reçoit dans sa boutique deux clients bourgeois, un couple fortuné habillé très élégamment. Le marié passe affectueusement son bras dans le dos de sa fiancée. Le réalisme des visages de ces personnages suggère qu’il s’agit de portraits. L’orfèvre représenterait saint Eligius ou saint Eloy, le patron des orfèvres, car il a été commandé par la corporation des orfèvres de Bruges pour leur chapelle. Il tient dans sa main une balance avec laquelle il pèse l’or des alliances. La boutique est remplie d’objets représentés avec beaucoup de réalisme et de symbolisme, comme dans les œuvres de Van Eyck. Ainsi, l’objet en verre transparent est probablement destiné à conserver les hosties à l’intérieur ; il est surmonté de la figure d’un pélican, symbole du sacrifice du Christ, puisqu’on croyait à l’époque qu’il avait arraché la chair de son propre sein pour nourrir ses enfants. Les différents matériaux, tels que le verre, le corail et le métal des vases, sont soigneusement représentés.
Au premier plan, à gauche, se trouve une ceinture, typique des cérémonies de mariage, peinte à la manière d’un trompe-l’œil qui semble émerger du tableau. À l’extrême droite se trouve un miroir convexe, un élément décoratif que l’on retrouve dans d’autres œuvres de l’époque telles que Les Noces d’Arnolfini (1434) et Le changeur et sa femme (1514). Il nous permet de voir ce qui se passe à l’extérieur de l’atelier : deux nobles oisifs, dont l’un porte un oiseau de proie, contrastant avec l’ardeur au travail de l’orfèvre. Derrière eux se trouvent la place du marché de Bruges et quelques maisons.

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