« Vuelvo » est une chanson du groupe chilien Inti-Illimani, avec des paroles de Patricio Manns et une musique de Horacio Salinas, composée en 1978 et publiée pour la première fois en 1979, sur l’album Canción para matar una culebra. Il s’agit de la première chanson interprétée par Inti-Illimani au Chili après leur exil en 1988.
Contexte historique
En septembre 1973, au moment du coup d’État au Chili, Inti-Illimani est en tournée en Europe. Après la chute du gouvernement de Salvador Allende et le début de la dictature d’Augusto Pinochet, le groupe est officiellement empêché de retourner dans son pays et décide de s’exiler en Italie, entreprenant, en plus de sa carrière, un activisme politique pour le rétablissement de la démocratie dans son pays.
« Vuelvo » a été composée par Horacio Salinas, directeur musical d’Inti-Illimani en exil à Rome pendant la dictature chilienne. Les paroles ont été proposées par Patricio Manns en 1978, à un moment où il semblait impossible pour eux de retourner au Chili. Il s’agit de la première collaboration entre Manns et Salinas, à un moment où le premier était invité à participer à Inti-Illimani. La chanson a été composée en une demi-heure. Au début, ils l’improvisaient sur un poème d’Aquiles Nazoa, mais Patricio Manns a proposé d’autres paroles. Horacio Salinas commente :
« Nous étions en train de répéter ; nous vivions dans plusieurs appartements, l’un au-dessus de l’autre, il y avait trois étages, et j’avais cette mélodie, cette chanson avec un texte d’Aquiles Nazoa, et avec une démonstration d’habileté, Manns dit : « Ya, je reviens dans une demi-heure ».
La chanson a été publiée pour la première fois en 1979 sur l’album Canción para matar una culebra.
Lorsque Inti-Illimani est retourné au Chili, le premier morceau qu’il a interprété a été « Vuelvo », dans le parc de La Bandera, en 1988. Horacio Durán souligne que « Vuelvo » est la chanson qui reflète le mieux les sentiments du retour au Chili après l’exil.
C’est le 18 septembre 1988 que nous avons pu rentrer au Chili. Ce que j’ai ressenti dans ma poitrine était extrêmement puissant (…) tout ce que je voyais était un 18 septembre, c’était tout à nous, le plus beau cadeau que nous pouvions recevoir.
Lettre
Les paroles de la chanson traitent du retour d’exil, mais de manière métaphorique, en soulignant les contradictions qu’implique le retour souhaité.
A la fin de la première strophe, il est dit « pongo el pie en mi país », accompagné d’un accord en ré majeur.
Musique
La pièce commence par des accords de guitare en la mineur et en mi mineur, avec un accent grave, sur un air enraciné dans la tradition musicale chilienne. Le morceau utilise un contraste tonal tout au long de la chanson.
Versions
En 2009, sur l’album A la salud de la música chilena. Inti-Illimani Histórico, Francisca Valenzuela a interprété une version de Vuelvo. Sur le même album, il existe une version d’une chanson intitulée « Jardines bajo la lluvia », un poème mis en musique qui utilise la même mélodie que « Vuelvo », interprétée par Inti-Illimani Histórico.