He () est la cinquième lettre de l’alphabet phénicien. Elle représentait le son fricatif, glottal et sourd translittéré en /h/. De cette lettre dérivent le syriaque hē (ܗ), l’hébreu ha (ה), l’arabe hāʾ (ه), le grec epsilon (Ε), le latin E et le cyrillique Е.

Histoire

La reconstitution de la langue protosémitique du Nord-Ouest fait apparaître trois fricatives sans voix : uvulaire /ḫ/, glottale /h/ et pharyngale /ḥ/. Dans l’alphabet protosinaïtique, elles apparaissent comme des dérivés des hiéroglyphes égyptiens ḫayt (« brin »), hillul (« jubilation ») et ḥasir (« cour »). En phénicien, ḫayt et ḥasir ont convergé en ḥet () (« mur »), tandis que hillul a été remplacé par he (« fenêtre »).

Il est possible qu’il ait été utilisé en numération pour représenter la valeur 5, bien que cet usage ne soit attesté que sur quelques pièces alexandrines de Sidon.

Lorsque ce hiéroglyphe est un phonogramme, il se prononce comme . Lorsqu’il s’agit d’un idéogramme, il représente une habitation ou une ferme (Gardiner O4).

Descendants

Dans l’alphabet arabe, cette lettre est appelée هاء (hā). Elle est la vingt-sixième lettre de l’alphabet arabe (cinquième avec une valeur de 5 dans l’ordre abjadi) et fonctionne comme une lettre lunaire.

Elle représentait le son consonantique /h/ ou fricative glottale sans voix.

Le hà est lié à la lettre suivante dans le mot. Ainsi qu’avec la lettre précédente, à condition qu’elle ne soit pas alif, dāl, ḏāl, rā, zāy ou wāw, qui ne se lient jamais à la lettre suivante.

En hébreu, il s’écrit ה et porte le nom de הֵא, transcrit par he.
En hébreu moderne, ce graphème transcrit, en théorie, le phonème /h/, mais en pratique il s’agit d’une lettre muette. Il peut aussi être utilisé comme mater lectionis, généralement pour transcrire la voyelle en marque féminine, et, suite à la généralisation de cet usage, il est devenu la seule lettre pouvant recevoir le mappiq.

Dans l’alphabet syriaque, la cinquième lettre est ܗܹܐ, he. Elle représente le son /h/.

À la fin d’un mot, avec un point au-dessus, elle représente le suffixe de la troisième personne du féminin singulier. Sans le point, il représente l’équivalent masculin.

Uniquement surmonté d’une ligne horizontale, il est l’abréviation de hānoh (ܗܵܢܘܿ), qui signifie « ceci est » ou « cela est », ou haleluya (ܗܵܠܹܠܘܼܝܵܐ). En tant que chiffre, il représente le nombre cinq.



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