Filière des énergies douces

En 1976, Amory Lovins, analyste de la politique énergétique, a inventé le terme de « soft energy pathway » ou « soft energy route » pour décrire un avenir alternatif où l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables remplacent progressivement un système énergétique centralisé basé sur les combustibles fossiles et nucléaires.

Contexte

Amory Lovins s’est fait connaître en 1976 en publiant un article dans Foreign Affairs intitulé « Energy Strategy : The Road Not Taken » (Stratégie énergétique : la voie non empruntée). Lovins affirmait que les États-Unis étaient arrivés à un carrefour important et qu’ils pouvaient emprunter l’une des deux voies suivantes. La première, soutenue par la politique américaine, promet un avenir de dépendance croissante à l’égard des combustibles fossiles polluants et de la fission nucléaire, et présente de graves risques pour l’environnement. L’autre alternative, que Lovins appelle « la voie douce », consistait à favoriser les sources « bénignes » d’énergie renouvelable, telles que l’énergie éolienne et solaire, tout en s’engageant fortement en faveur de la conservation de l’énergie et de l’efficacité énergétique. En octobre 1977, The Atlantic a publié un article de couverture sur les idées de Lovins.

Doux vs dur

Pour Lovins, le problème de l’énergie ne réside pas dans une offre insuffisante de pétrole et d’autres sources d’énergie conventionnelles, mais plutôt dans une utilisation inefficace de l’énergie, associée à un manque de développement des énergies renouvelables. Lovins soutient que la production d’énergie conventionnelle est à la fois énergivore et une source majeure de pollution. En reformulant le problème de l’énergie, « les écologistes ont critiqué les plans de développement énergétique à grande échelle, en particulier ceux qui s’appuient fortement sur l’énergie nucléaire ».

La « voie de l’énergie douce » part du principe que l’énergie n’est qu’un moyen d’atteindre des objectifs sociaux, et non une fin en soi. Les voies de l’énergie douce impliquent l’utilisation efficace de l’énergie, la diversité des méthodes de production d’énergie (adaptées en termes d’échelle et de qualité aux utilisations finales) et le recours spécial aux « technologies de l’énergie douce » telles que l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’énergie géothermique, l’énergie des vagues, l’énergie marémotrice, etc.

M. Lovins a expliqué que la différence la plus profonde entre les voies douces et les voies dures – la différence qui les distingue en fin de compte – est leur impact sociopolitique différent. Les deux voies impliquent un changement social, « mais les types de changement social pour une voie dure ont tendance à être moins acceptables, moins plausibles, moins compatibles avec la diversité sociale et la liberté de choix, et moins cohérents avec les valeurs traditionnelles qui constituent le changement social que ce qui pourrait faire fonctionner une voie douce ».

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