Cadastre

Le cadastre, le cadastre immobilier ou le cadastre territorial (dérivé du mot grec κατάστιχον, « registre ») est un registre administratif dépendant de l’État dans lequel sont décrits les biens immobiliers rustiques, urbains et à caractéristiques particulières. Parmi les caractéristiques du cadastre, on peut citer le fait qu’il s’agit d’un registre statistique permettant de déterminer l’étendue géographique et la richesse d’une démarcation, et qu’en matière fiscale, il s’agit d’un support permettant de déterminer la perception des impôts de l’État, tels qu’ils figurent dans les registres.
Le cadastre attribue aux biens immobiliers un identifiant unique et obligatoire pour chacun d’entre eux, appelé « référence cadastrale », « clé cadastrale », « identifiant immobilier », entre autres termes équivalents dans chaque pays.

Contexte

Dans la Rome antique, le roi Servius Tullius a mis en place le recensement romain, dans le but principal d’imposer le Tributum soli (impôt foncier), qui était en fait la contribution au royaume payée « par tête » par les nobles et les propriétaires terriens en fonction des biens immobiliers qu’ils possédaient.

Le cadastre était, et est toujours, compris comme le registre des biens immobiliers (localisation, dimensions, utilisation et évaluation) et de leurs propriétaires, qui sert à établir le montant de la contribution prélevée sur les biens immobiliers en fonction de leur production, de leur revenu ou de leur valeur, ainsi que des droits tels que les servitudes et les hypothèques.
On trouve des traces de l’utilisation de ce type de registre à Babylone et en Grèce, où il servait d’assiette fiscale, ainsi qu’en Égypte où, outre sa fonction fiscale, il servait à stocker des données sur les dimensions et l’emplacement des parcelles de terre en vue de leur réaménagement après les crues cycliques du Nil.

Un autre exemple de cadastre est le Domesday Book, créé par Guillaume Ier d’Angleterre, « le Conquérant », qui servait à répertorier les ressources de son royaume.

Le livre Becerro de las Behetrías de Castilla est le plus ancien cadastre espagnol connu, reflet fidèle de l’organisation territoriale castillane, qui devait servir de base à de futures réformes.

En Europe, les cadastres étaient les plus précis et les plus parfaits, comme en témoignent ceux de la France et de la Hollande (le premier organisé par Napoléon Bonaparte), de l’Allemagne, du Royaume-Uni et, bien sûr, de l’Espagne, qui les a introduits après la guerre de Succession d’Espagne dans les territoires liés à l’archiduc : la Catalogne et les royaumes d’Aragon, de Valence et de Majorque, ainsi qu’en Amérique pendant la période coloniale. C’est en 1749 qu’est né ce qui est peut-être l’exemple le plus important de l’ère pré-statistique dans le monde : le cadastre d’Ensenada, qui comprenait un recensement de la population et de nombreuses autres données.

Conceptualisation

Il n’existe pas de définition unique du cadastre ; la définition la plus proche est la suivante : « Le cadastre est un inventaire de tous les biens immobiliers d’un pays ou d’une région d’un pays, mis à jour de façon permanente et méthodique en cartographiant les limites des parcelles et les données qui leur sont associées dans toutes les zones ».

Nous pouvons établir quelques éléments essentiels :

Il prend en charge de multiples applications fiscales et économiques. C’est un système d’information territoriale rapide, facile et efficace.

Le concept actuel du cadastre est basé sur trois objectifs qui le soutiennent :



Le cadastre est divisé en trois sections :

L’incorporation au cadastre des propriétés et des modifications de leurs caractéristiques est obligatoire et s’effectue selon l’une des méthodes suivantes :

Jusqu’à preuve du contraire et sans préjudice du registre foncier, dont les déclarations légales prévalent, les données contenues dans le cadastre immobilier sont présumées certaines.

Les actes résultant de ces procédures d’incorporation doivent être motivés.
La formation et la maintenance du cadastre, ainsi que la diffusion de l’information cadastrale, relèvent de la compétence exclusive de l’État. Ces fonctions, qui comprennent, entre autres, l’évaluation, l’inspection et la préparation et la gestion de la cartographie cadastrale, seront exercées par la Direction générale du cadastre, directement ou par le biais des différentes formules de collaboration établies avec les différentes administrations, entités et entreprises publiques, à l’exception de la coordination des valeurs et de l’approbation des rapports d’évaluation, qui doivent être exercées dans tous les cas par la Direction générale du cadastre.



Situation mondiale

En Espagne, le cadastre, qui relève de la responsabilité du ministère des finances, par l’intermédiaire de la direction générale du cadastre, décrit les biens immobiliers urbains, rustiques et à caractéristiques spéciales.

En Espagne, la référence cadastrale est composée de vingt caractères alphanumériques, organisés différemment selon que la parcelle est urbaine ou rustique :

La référence cadastrale peut être obtenue à partir de différentes sources, dont l’une est le reçu de l’impôt foncier (IBI). La référence cadastrale peut être obtenue à partir de différentes sources, dont le reçu de l’impôt foncier (IBI), le bureau du cadastre et d’autres documents relatifs à la propriété, tels que les actes de vente ou certains certificats d’occupation modernes.
Actuellement, l’efficacité de la collecte et de l’administration des biens immobiliers par le biais du système cadastral en Amérique latine est inférieure à la moyenne européenne (4 % du PIB), en raison du retard dans l’organisation des systèmes d’information. Les pays les plus efficaces sont l’Argentine (1,47 %), le Paraguay (1,2 %), l’Uruguay (1,1 %), le Chili (0,6 %) et le Mexique (0,24 %).

Le Comité permanent du cadastre ibéro-américain (CPCI) est l’organisme chargé de réglementer et de contrôler l’activité cadastrale en Amérique latine ; il tient des réunions semestrielles pour promouvoir l’échange d’expériences entre les gouvernements nationaux et pour convenir de politiques publiques visant à garantir la justice fiscale. Caractérisée par sa préoccupation environnementale et humanitaire, la CPCI s’appuie sur les principes suivants

1. elle renforce la sécurité juridique des biens immobiliers et constitue un instrument nécessaire pour faciliter l’accès à la propriété des millions de squatters qui existent actuellement en Amérique latine
2. L’utilisation ouverte et simple de l’information cadastrale facilite la prise de décision dans les secteurs public et privé, tout en augmentant considérablement la transparence de la gestion publique et du marché immobilier.



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