Madone en gloire avec quatre saints

La Madone en gloire avec quatre saints est une huile sur panneau de 205 x 309 cm d’Andrea del Sarto et de ses collaborateurs, datée de 1530 et actuellement conservée à la Galleria Palatina de Florence.

Histoire

L’œuvre a été peinte pour l’abbaye vallombroise de Poppi, dédiée à Saint Fidèle de Côme. Il s’agit de l’une des dernières œuvres peintes par l’artiste, laissée inachevée à sa mort et achevée par Vincenzo Bonilli, surnommé Morgante, qui pourrait avoir placé la date sur la roue de Sainte Catherine, considérée comme apocryphe. Un paiement pour l’œuvre à la veuve d’Andrea del Sarto est enregistré en 1531.

Ferdinand III de Lorraine a acquis le panneau en 1818 après une inspection d’Antonio Ramírez de Montalvo et du restaurateur Samperi. L’attribution de l’œuvre a été contestée par les critiques en ce qui concerne le pourcentage de la main d’Andrea del Sarto, mais la restauration de 1986 a confirmé que Bonilli n’a exécuté que les dernières retouches.

De nombreuses études préparatoires ont été conservées.

Description et style

Andrea del Sarto s’est inspiré, comme toujours dans ses dernières années, de son propre répertoire, reprenant des schémas déjà utilisés dans d’autres œuvres comme l’Assomption de Passerini ou la Dispute sur la Trinité.
La moitié inférieure est occupée par un groupe de quatre saints liés aux Vallombrosani de Poppi, en partant de la gauche : saint Bernardo degli Uberti, habillé en évêque et avec son chapeau de cardinal à terre, saint Fiel de Côme, le saint titulaire de l’église, avec son épée et son armure, sainte Catherine d’Alexandrie, avec la roue brisée, et saint Jean Gualberto, avec son bâton et son crucifix. Ceux-ci sont disposés au premier plan, avec une disposition qui n’impose pas un alignement simple, mais crée un ensemble plus varié, où les deux saints agenouillés au centre apparaissent l’un de face et l’autre de profil, mais aussi en regardant le spectateur, en l’impliquant. Le paysage rocheux d’éperons abrupts à l’arrière a quelque chose de fantastique et rappelle peut-être la rudesse du Casentino.

La moitié supérieure montre la Vierge montant à la Gloire, assise sur un nuage devant un rayonnement lumineux et accompagnée de part et d’autre d’un chœur symétrique de six petits anges.

La composition apparaît ainsi richement articulée, avec des subtilités techniques inédites dans des tons tantôt brillants, tantôt transparents, dans des couleurs contrastées en analogie avec les recherches les plus avancées de Pontormo et de Rosso Fiorentino.

La caractérisation intense des saints anticipe les iconographies dévotionnelles de la seconde moitié du siècle.

Similar Posts: